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Une centaine d’animaux congelés

La deuxième vie des animaux....

Des animaux naturalisés aux milliers de planches de botanique, c’est un véritable trésor caché que contiennent les réserves de la Citadelle. Un inventaire étonnant.

Alignés dans des rayons, à l’abri des regards, se dresse véritable bestiaire, figé à jamais. Des dizaines d’oiseaux différents, du plus commun au plus exotique, côtoient les mammifères naturalisés.

Ils ont tous très anciens, certains ont plus de 150 ans. Ils attendent une hypothétique remise en état, une exposition au public pour les plus présentables. Nous sommes au cœur des réserves de la Citadelle.

On pourrait croire que le site n’a de valeur qu’à travers les animaux vivants qu’il abrite.

Or, il est des collections, beaucoup plus secrètes que les incontournables singes du parc zoologique, qui valent largement que l’on s’y attarde. Ce n’est certainement pas Lionel François, attaché de conservation en charge de la collection non vivante qui démentira cette affirmation.

Et si la Citadelle peut s’enorgueillir de s’appeler “musée”, c’est en grande partie dû à ses collections anciennes. “Nous possédons plus d’un siècle et demi de collections reversées essentiellement par l’Université de Franche-Comté.

Le travail de dépouillement est toujours en cours” explique Lionel François. Jamais exposées pour certaines, ces richesses dorment dans les réserves de la Citadelle, en attendant qu’elles soient un jour répertoriées ou montrées au public.

Le plus intéressant échantillon de ces collections est visible dans le parcours de l’évolution, une des salles d’exposition paradoxalement les plus méconnues de la Citadelle. “Nous montons aussi des expositions temporaires, un par an depuis trois ans.

Notre objectif est de toujours avoir en préparation des projets d’expositions, pour dévoiler petit à petit tout ce que nous avons en réserve.”

Parmi ces trésors figure notamment une collection de plus d’un demi-million de planches de botanique, datant pour la plupart du milieu du XIXème siècle, amassé par les plus grands botanistes francs-comtois de l’époque. Elles sont actuellement en phase de dépouillement, l’objectif étant de les répertorier toutes sur informatique à l’aide de photos numériques. Leur état de conservation ne permettrait pas une exposition prolongée à la lumière.

“Parmi les plantes répertoriées, certaines ont disparu du sol franc-comtois. L’objectif est de pouvoir un jour montrer aux gens ce qu’on pouvait trouver en Franche-Comté il y a 150 ans.”

Les réserves de la Citadelle recèlent d’immenses collections zoologiques, de mammifères empaillés, d’invertébrés… Un véritable inventaire à la Prévert.

“Nous avons aussi des collections de géologie, d’instruments scientifiques ou encore d’ethnologie africaine qui n’ont pour la plupart jamais été montrées, complète le conservateur. Pour toutes ces collections non vivantes, notamment les animaux naturalisés, c’est une deuxième vie qu’on leur propose.”
D’ailleurs, une partie de ces animaux naturalisés provient du zoo. “En effet, les animaux morts sont en général conservés.
S’ils sont trop dépérissants, nous ne les gardons pas. Sinon, nous les congelons, avant de les faire naturaliser par un spécialiste.” C’est ainsi que dans les chambres froides de la Citadelle sont gardés un tigre, un loup ou encore un ours, dans l’attente d’une prochaine naturalisation.

“Nous possédons une centaine d’animaux congelés dans nos chambres froides” révèle Lionel François. La carcasse d’un des deux derniers ours de la Citadelle, mort en 1995, a d’ailleurs été expédiée dans un musée de Bourges, où elle a été naturalisée.

Finalement, les animaux de la Citadelle ne meurent jamais… C’est peut-être aussi en cela que la Citadelle est un véritable musée.

J.-F.H.

Retrouvez un dossier complet sur la face cachée de la Citadelle dans le N° 46 de La Presse Bisontine
Publié le lundi 30 août 2004 à 17h19

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